1) La liturgie : école de la foi qui me
transformé
a) Être convoqué
b) Une prière en
nous
c) La prière comme parole reçue
2) La liturgie : école dhumanité ou
dhumanisation
Offrir nos corps
3) La liturgie : école de méditation
contemplative ou source de la Lectio divina
Une lecture liturgique
Une lecture
christologique
Une lecture priante
Une lecture
aujourdhui
La liturgie: source de la vie
spirituelle
1) La Liturgie donne la forme de la vie spirituelle
a) Une vie dans la foi
b) Une vie en Église
c) Une vie de
participation à la vie même de Dieu
d) Une vie pascale
2) La Liturgie : source dune vie spirituelle intégrale
a) Une vie spirituelle qui intègre le temps :
b) Une vie spirituelle
qui intègre la création
c) Une vie spirituelle qui intègre tout le
mystère humain
4) Marie et le Peuple de Dieu dans le Mystère de la Liturgie
La liturgie: école de la foi
La liturgie est une mystagogie. La mystagogie chrétienne, dès les premiers temps de lÉglise a toujours été considérée comme une expérience qui fait entrer le croyant dans le mystère du Christ et de lÉglise. Cest la pédagogie chrétienne propre à la liturgie.
Voyons trois aspects de
cette mystagogie chrétienne en acte dans nos vies de croyants :
1) La liturgie : école de la foi qui me transforme
2) La liturgie : école dhumanité ou dhumanisation
3) La liturgie : école de méditation contemplative ou source de la Lectio divina
1) La liturgie : école de la foi qui me transforme
«Ma vie dans la chair, je la vis dans la foi au Christ qui ma aimé.» (Ga 2,22) La foi au Christ transforme peu à peu la subjectivité du baptisé en lappelant à ajuster sa vie sur la vie du Seigneur Christ, plus réelle que la sienne «le Christ qui ma aimé et sest livré pour moi». Nous venons à la liturgie tels que nous sommes, nous y sommes transformés tels que nous devons être.
a) Être convoqué :
Participer à la liturgie cest faire lexpérience dêtre convoqué. Létymologie grecque du mot église, ekklesia, signifie justement convocation, Toute célébration est réponse à une convocation divine parfaitement gratuite. On ne vient pas prier quand on a envie, on y vient le dimanche ou à lheure de lOffice, appelé par Celui qui nous invite à le rencontrer, et concrètement par un signal sonore invitant celui qui lentend à se déplacer : «À lheure de lOffice divin, aussitôt le signal entendu, on quittera tout ce que lon a dans les mains et lon se hâtera daccourir... que rien ne soit préféré à lOeuvre de Dieu.» (RB 43) Lamour fervent répond à lamour de Dieu et cet amour sexprime dans un comportement corporel : des oreilles qui entendent la cloche, des mains libérés, des pieds empressés. Venez... est un des mots de la liturgie dans ses invitatoires. Venir cest se déplacer et le déplacement nest pas seulement spatial mais intérieur. Venir cest renoncer à ses intérêts propres, à ses occupations, à ses affaires pour entrer dans laffaire de Dieu.
Le temps chrétien, Heures de lOffice ou Temps de lannée liturgique, est rythmé par ces convocations divines. Être chrétien cest ajuster sa vie aux mystères du Christ célébrés au long du temps. On ne décide pas dentrer en Carême : «Voici le temps favorable...» Que jy sois disposé ou non! Je serai dautant plus en situation de vivre un carême de conversion.
Lobjectivité de la liturgie sensibilise progressivement le croyant au mystère du Christ en le décentrant de lui-même. Elle le libère en lentraînant au-delà de ses sentiments et impressions passagères.
b) Une prière en
nous
Le véritable sujet de la Liturgie cest
lÉglise, voix de lÉpouse qui sadresse à son Époux. La célébration liturgique cest
lÉglise en prière. Les actes du
langage liturgique sont toujours en nous : «nous te prions... nous
toffrons... nous te rendons grâce car tu nous choisis pour te servir en ta
présence...» Cest à
lintérieur de ce nous que chaque je est appelé à trouver
et à prendre sa place.
Le Notre
Père apparaît comme le modèle de la prière chrétienne. Je ne peux la proférer sans que, prenant position
de fils, fille de Dieu, je ne reçoive ma place au milieu dune multitude de frères
et de soeurs. Ce nous est une
communion de personnes.
Il ny a pas de spectateurs dans la liturgie chrétienne, nous tous sommes des co-célébrants. Tous les membres de lAssemblée sont autant dacteurs au service de la croissance de la Communauté comme Corps du Christ, structuré par divers ministères quexige laction liturgique : fonctions de président, de lecteur-lectrice, chantre, organiste, choristes... Parce quelle est action commune et concertée, la liturgie demande que chacun, chacune, en sacquittant de sa fonction, fasse seulement et totalement ce qui lui revient, quil le fasse avec compétence et humilité. Dans la liturgie, je découvre que ce qui glorifie Dieu cest moins ma ferveur du moment que lamour en acte, cest-à-dire qui se donne la peine de construire la communauté.
c) La prière comme parole reçue
La psalmodie, comme acte vocal, engageant lesprit et le corps, devient une
psalmothérapie! Grâce aux psaumes,
jexpérimente quil y a un passage, de la plainte à la louange, de
langoisse à la mise au large, de la peur à la confiance. Ce passage, cest celui de Jésus en la
personne humaine.
La prière des psaumes
me donne aussi, comme disciples de Jésus, de lire dans les psaumes lannonce et la
réalisation de ses mystères, dy entendre sa voix et sa prière. Saint Augustin entendait dans le psautier la
prière du Christ total, Tête et membres : «Ne dis rien sans Lui, et Lui, ne dira rien
sans toi.»
2) La Liturgie : école dhumanité ou dhumanisation
Offrir nos corps
Quand on aborde la liturgie de façon concrète et pratique, on est dabord étonné de la multiplicité des postures, des gestes, des déplacements quelle propose, et dans leur simplicité même, de la discipline corporelle que ces gestes exigent, une discipline qui engage le corps dans une aventure intérieure. La liturgie de lÉglise sexprime par ces corps qui marchent pour entrer au choeur, à léglise, porter les offrandes, recevoir la communion; qui se lèvent pour écouter lÉvangile, qui sassoient pour psalmodier, qui sinclinent par honneur et révérence à la Trinité sainte; des mains qui se tendent pour recevoir le Corps du Christ; des bouches qui souvrent pour lire la Parole de Dieu, chanter les psaumes, manger et boire le corps et le sang du Christ... La liturgie de tous ces gestes humains nous apprend que la rencontre avec Dieu se situe au croisement de notre corps et de notre âme. Chercher à les accomplir consciemment, cest travailler à harmoniser, à réconcilier lextérieur et lintérieur de nous-mêmes, de nous unifier. Les gestes de Jésus sont lexpression parfaite de son attitude intérieure et les disciples peuvent le reconnaître à un geste qui récapitule toute son existence: «ils le reconnurent à la fraction du pain». (Lc 24)
Une bonne posture, durant la liturgie, demande souvent discipline personnelle, courage, lutte contre la nonchalance : «Hommes droits, à vous la louange!», sexclame le ps 32. Lattitude juste devient un témoignage rendu à lhumanité façonnée par les mains de Dieu. Il y a toute une éducation des gestes, dans la liturgie, et même une rééducation qui engage bien plus que le corps. Nos démarches saccadées, nos raideurs parlent et nous trahissent. Voici ce geste si bienfaisant du signe de la Croix qui ouvre chacune des célébrations. Cest la Croix qui nous sauve et nous guérit. «Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche proclamera ta louange» : les premiers mots de la prière chaque matin sortent de notre bouche quand nous traçons sur nos lèvres le signe de la croix.
Le rituel engage aussi une manière de vivre ensemble faite de courtoisie, de respect mutuel, et aussi de volonté de faire corps. La liturgie éduque à la politesse et à la vie commune. Déjà, Cassien précise des recommandations quon croirait superflues aujourdhui : «...lorsquon est rassemblé pour la sinaxe, écrit-il, on ne tousse pas, on ne baille pas denvie de dormir, on ne pousse aucun gémissement ni aucun soupir qui puisse gêner les autres» (Les Institutions, II,10). Être attentif à ne pas gêner les autres : voilà une règle dor qui est à la base de la morale chrétienne! Et quil faut compléter aussi par celle-ci : vouloir faire place à lautre, se rendre sensible à sa présence. Les attitudes communes que tous les participants doivent observer sont un signe de la communauté et de lunité de lassemblée. «Cest là le sacrifice des chrétiens, que nous qui sommes nombreux nous formions un seul corps dans le Christ», écrivait saint Augustin. (La Cité de Dieu, livre X, 6)
3) La Liturgie : école de la méditation contemplative, ou source de la lectio divina
En présentant aux fidèles avec plus de richesse la table de la Parole de Dieu, que ce soit à la Messe ou à lOffice divin, le Concile a chercher à promouvoir «le goût savoureux et vivant de la sainte Écriture». Laisser la Parole de Dieu nous atteindre au plus intime, à la manière dune nourriture, pour en nourrir notre vie, cest bien ce que nous cherchons dans la lectio divina. Dans la liturgie, lÉglise nous fait faire lapprentissage de cette lecture croyante, contemplative et priante.
Une lecture liturgique
Une lecture christologique
Une lecture priante
Une lecture aujourdhui
(Cette partie sinspire de larticle : Lex orandi, lex vivendi, rédigé par soeur Étienne Reynaud, abbaye de Pradines, paru dans la revue Liturgie, en 1990.)
La Liturgie : source de la vie spirituelle
La vie spirituelle signifie cette vie nouvelle que le chrétien a reçue au baptême et qui doit se développer toute sa vie jusquà la mort. Cette vie est un dynamisme qui se déploie durant toute notre vie, et ce dynamisme est celui de lEsprit Saint. La vie spirituelle, cest donc bien ce mouvement profond qui jaillit du coeur de la personne humaine habitée et animée par le Souffle divin, lui qui la forme en vue dune vie participante de celle de Dieu.
1) La Liturgie donne la forme de la vie spirituelle
La Liturgie forme à la vraie vie spirituelle, en ce sens que
celle-ci devra toujours être en conformité avec les quatre dimensions du baptême :
-sacrement de la foi
-entrée dans lÉglise universelle
- naissance à la vie de Dieu
-participation à la mort et à la résurrection du Christ Jésus.
a) Une vie dans la foi :
«Au plan théologal, la foi nest pas une opinion, mais la réponse ...à la révélation de Dieu, dans une Parole, à la fois la plus incarnée et la plus spirituelle qui soit et qui se propose comme une Alliance.»[1]
Lexpérience spirituelle fondamentale est celle du baptême qui est une expérience dans la foi, régime de la foi qui est celui de notre condition terrestre jusquà linstant de notre mort où nous serons appelés à poser lacte de foi le plus décisif : adhésion de tout notre être au Dieu des vivants et abandon dans la confiance.
Dans la liturgie de ses oraisons, lÉglise considère la foi comme un don qui doit grandir : «Seigneur, nous célébrons de tout notre coeur la naissance de ton Fils: accorde-nous la grâce dapprofondir notre foi en ce mystère et dy trouver la force dun meilleur amour.» (Noël, messe de laurore). Presque toutes les oraisons de la Liturgie demandent la grâce, cette grâce qui nous forme à la vie même de Dieu, nous conforme à la vie du Fils, à la sainte volonté du Père.
b) Une vie en Église
La vie spirituelle, certes, est éminemment personnelle, puisque cest chaque personne qui est appelée à avoir une relation vivante avec le Dieu-Père qui en fait son fils et sa fille en son Fils. Mais le Baptême «est le lien sacramentel dunité existant entre tous ceux qui en ont été marqués» dit le rituel du Baptême. La vie spirituelle de chaque baptisé est donc une vie en Église puisque désormais, quil en ait conscience ou non, quil le vive ou non, il fait partie de lÉglise, il est dans lÉglise, il est lÉglise. Dans la préface de la fête de la Dédicace des Églises, chaque baptisé est une pierre vivante animée par le Saint Esprit : voilà le fondement de sa vie spirituelle.
c) Une vie de participation à la vie même de Dieu
Le rituel du Baptême nous situe ainsi : «on invoque la Sainte Trinité sur ceux qui vont être baptisés : marqués de son Nom, ils lui sont consacrés et ils entrent en communion avec le Père, le Fils et le Saint Esprit.» Une vie spirituelle formée par la liturgie est une vie trinitaire en mouvement qui entraîne le croyant au coeur même de la vie divine. Une vie spirituelle alimentée par la liturgie est donc bien une communion avec la Sainte Trinité, une participation à sa vie. Le croyant se laisse de plus en plus transformer par lEsprit, en laissant cet Esprit agir en lui pour quil vive vraiment en fils, en fille de Dieu, en souvrant à cet Esprit pour que toute sa vie devienne une louange à la gloire du Père.
d) Une vie pascale
Le Rituel du Baptême nous enseigne encore à ce sujet : «Les baptisés, devenus un seul être avec le Christ par une mort semblable à la sienne, et ensevelis avec lui dans la mort, sont aussi revivifiés en lui et ressuscités en lui.» Lorsque la liturgie imprègne la vie spirituelle du croyant, celui-ci entre dans le dynamisme pascal qui le fait passer de la mort à la vie. Or, la mort peut avoir de multiples formes dans la vie dun chrétien jusquau jour où il est affronté à sa mort.
Par le Baptême, nous passons de la mort du péché à la vie, assure encore le Rituel. Cette mort du péché continue son oeuvre en nous et notre vie spirituelle est ce passage, par et dans le Christ, dune expérience de mort à une expérience de vie, par le pardon reçu en Église. Passant jour après jour de la mort à la vie, greffé sur le Christ mort et ressuscité, le disciple de Jésus ose célébrer lEucharistie dans laquelle il proclame sa foi au vainqueur de la mort. LÉglise a le bonheur de chanter au Temps pascal :«Oui, nous te rendons gloire, car sa mort nous affranchit de la mort, et dans le mystère de sa résurrection, chacun de nous est déjà ressuscité.» Il y a donc un regard pascal qui peut se poser sur le monde. Regard du moine, de la moniale, qui, dans sa solitude même, rejoint ses frères et soeurs en humanité et implore pour eux la venue de lEsprit. Ce regard pascal est sans cesse purifié par la participation à la liturgie.
Telle est la forme dune vie spirituelle qui se nourrit sans cesse de la liturgie : une vie dans la foi, une vie en Église, Peuple de Dieu en marche vers la Jérusalem céleste, une vie qui fait participer le croyant à la vie même de Dieu révélé en Jésus Christ, du Dieu-Père qui nous donne lEsprit, une vie pascale qui est un continuel passage de la mort à la vie jusquau jour de notre naissance éternelle.
2) La Liturgie : source dune vie spirituelle intégrale
Formée par la liturgie, la vie spirituelle du croyant peut intégrer tout ce qui constitue une vie humaine : cest en ce sens quon peut lappeler : vie spirituelle intégrale.
a) Une vie spirituelle qui intègre le temps :
Un des grands risques de toute vie spirituelle est de vouloir ou fuir le temps ou ne pas
lui donner toute son importance. La liturgie
donne au temps toute sa valeur et tout son poids.
Il y a tout
dabord le fait que la célébration de la totalité du mystère du Christ se
déploie dans le temps, au rythme des jours, des semaines, des années (cycle quotidien,
hebdomadaire, annuel). Mais ces cycles
propose sans cesse lunique événement pascal, ce passage par lequel Dieu, dans le
Christ, porte à son achèvement la libération de lhumanité.
Il y a aussi le fait que le temps est une dimension essentielle de toute célébration liturgique: on prend son temps, on sait la valeur du temps. La liturgie apprend que lEsprit respecte les rythmes humains. Durant la célébration eucharistique, la communion arrive au terme dun processus qui prépare lassemblée à recevoir le Seigneur sous les symboles du pain et du vin. Par la liturgie, on apprend que la vie spirituelle doit tenir compte du temps, et lexpérience nous prouve combien nous évoluons durant notre existence.
b) Une vie spirituelle qui intègre la création
Un des reproches que lon fait à celui, celle qui attache beaucoup dimportance
à sa vie spirituelle est de senfermer dans une expérience qui risque de le
séparer du monde et de lhistoire. La
participation à la liturgie est sans doute un des moyens les plus efficaces pour
échapper à ce risque puisque sans cesse la création tout entière, une création
blessée mais déjà sauvée est sans cesse présente à lassemblée qui célèbre.
La création est le
premier motif daction de grâce de toute célébration eucharistique. La prière eucharistique chrétienne est louange
à Dieu qui a créé lunivers pour lhumanité.
Celui qui participe à la liturgie est en étroite communion avec la
création et le monde humain car il prie le Père en disant : «Tu as fait lhomme à
ton image et tu lui as confié lunivers, afin quen te servant, toi son
Créateur, il règne sur la création.» (Prière eucharistique IV)
La liturgie apprend au baptisé que cette rencontre avec Dieu, qui est lessentiel de sa vie spirituelle, se fait toujours dans et à travers des médiations. Vouloir évacuer les médiations dans le désir dune rencontre immédiate avec Dieu, est une tentation permanente de la personne spirituelle. Mais la liturgie nous redit sans cesse quil ny a quun seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus, lui qui est le premier-né avant toute créature, lui en qui tout fut créé.
c) Une vie spirituelle qui intègre tout le mystère humain
-La dignité humaine en tant que créature sortie des mains de Dieu est chantée par la liturgie comme une merveille; mais cette créature ayant péché, Dieu la sauvée dune manière plus merveilleuse encore :« Père, toi qui as merveilleusement créé lhomme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité, fais-nous participer à la divinité de ton Fils, puisquil a voulu prendre notre humanité.» (Messe du jour de Noël)
-Créature appelée à la divinisation : Dans la préface de lAscension, lÉglise proclame :«Le Christ est monté au ciel pour nous rendre participants de sa divinité.» Beaucoup dautres textes nous permettent de découvrir que cette divinisation est une participation à la filiation du Fils unique. De cette filiation découle la fraternité universelle des hommes.
- Personne communautaire :personne unique et particulière mais appelée à vivre en communion avec Dieu et les autres. Cest le mystère de lÉglise rappelé sans cesse par sa liturgie. La liturgie est formatrice dune vie spirituelle qui doit pouvoir exprimer ces deux pôles de la personne.
- dans un combat spirituel : la personne humaine est sans cesse affrontée au péché, au mystère du mal qui tend sans cesse à la déshumaniser, à lui enlever une part de sa liberté. Par ce combat notre vie spirituelle communie à tous nos frères humains engagés eux aussi dans une lutte ardente contre toutes les formes du mal qui provoque tant de blessures en eux et entre eux. Les célébrations liturgiques proclament que le Christ a déjà remporté la victoire et que, par le baptême, nous sommes déjà victorieux en Lui et avec Lui, mais elles disent aussi que cette victoire définitive est encore à venir. La vie spirituelle sera toujours un combat spirituel qui, grâce à la liturgie, devient un combat éclairé par lespérance.
(Sujet inspiré par larticle Liturgie et vie spirituelle, de frère Paul Houix, abbaye de Timadeuc, paru dans la revue Liturgie, novembre 1989.)
Entrer, demeurer dans le mystère de la Liturgie, cest comme lentrée dans loraison quotidienne. Une démarche semblable dabandon et de confiance en Celui qui nous fait advenir à ce que nous sommes. Notre vocation divine transforme et entraîne notre vocation humaine qui lui est assujettie depuis toujours comme le dit si bien saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens, chapitre 1 :
1 Moi Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, je m'adresse à vous, les membres du peuple saint qui êtes à Éphèse, vous les fidèles dans le Christ Jésus. 2 Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. 3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ. 4 En lui, il nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l'amour, saints et irréprochables sous son regard.
Le témoignage vivant et personnel de la bienheureuse Élisabeth de la Trinité commente cette page de saint Paul, montrant ce lien si nécessaire entre loraison et létat de louange intérieure qui accompagne notre liturgie quotidienne :
«...pour que je réalise personnellement ce plan divin, voici encore saint Paul qui vient à mon aide et qui va lui-même me tracer un règlement de vie : «Marchez en Jésus Christ, me dit-il, édifiée sur Lui, affermie dans la foi, et croissant de plus en plus en Lui par laction de grâces.»
Marchez en Jésus Christ, il me semble que cest sortir de soi, se perdre de vue, se quitter pour entrer plus profondément en Lui à chaque minute qui passe, si profondément que lon y soie enraciné, et quà tout événement, toute chose, on puisse lancer ce beau défi : Qui me séparera de la charité de Jésus Christ?
Il veut que je croisse en Jésus Christ par laction de grâce : cest que cest elle que tout doit sachever! «Père, je vous rends grâce!» Voilà ce qui se chantait en lâme de mon Maître et Il veut en entendre lécho en la mienne! Mais il me semble que le cantique nouveau qui peut le plus charmer et captiver mon Dieu est celui dune âme dépouillée, délivrée delle-même, en laquelle Il peut refléter tout ce quIl est et faire tout ce quIl veut. Cette âme se tient sous sa touche comme une lyre, et tous ses dons sont comme autant de cordes, qui vibrent pour chanter de jour et de nuit la louange de sa gloire.» (Dernière retraite, 13e oraison)
Les grands signes liturgiques de lApocalypse
Apocalypse Chapitre 5 (6-14)
LAGNEAU IMMOLÉ
6 Et voici ce que j'ai vu encore : en face du Trône, en face des quatre Vivants et des Anciens, il y avait un Agneau ; il se tenait debout, et il était comme immolé ; ses cornes étaient au nombre de sept, ainsi que ses yeux, qui sont les sept esprits de Dieu en mission sur toute la terre. 7 Il s'avança et reçut le Livre, que lui donna de la main droite celui qui siégeait sur le Trône.
Apocalypse Chapitre 12
LA FEMME
1 Un signe grandiose apparut dans le ciel : une
Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne
de douze étoiles. 2 Elle était
enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l'enfantement.
Apocalypse : Le grand signe avec l'Agneau : la FEMME
Marie ? ou le Peuple de Dieu?
Liturgie de Marie : Méditation «Elle gardait tous ces événements dans son coeur» (Lc)
Cantique de louange: Magnificat
-extraits de psaumes,
liturgie du Peuple d'Israël
-Marie? ou Israël?
auteure?
-exprime le mystère
pascal de Dieu:
«Il s'est penché (abaissé) sur la bassesse de sa servante...»
Présence au mystère pascal, à la croix près de son Fils,
par sa volonté, mère du nouveau peuple de Dieu.
Au TEMPLE, louant Dieu avec la primitive Église.
Liturgie du Soir : chant du Cantique de Marie, tous les jours.
De Eucharistia : Jean-Paul II
Et à la fin du document :
Femmes au désert (Apocalypse) Nous continuons la mission féconde de Marie.
Pouvoir de la Liturgie, prière de l'Église, de nous unifier dans le Cantique de Marie:
Notre communauté,
image de l'Église, comme Marie, servante du Seigneur.
Notre communauté, l'Épouse suivant l'AGNEAU partout où il va... (Apoc.)