3e THÈME :
LITURGIE DES HEURES
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LA SANCTIFICATION DES HEURES
Signification de chaque Heure
LOffice du Matin
LOffice du Soir
LOffice des Lectures
Les Offices du Milieu du Jour : Tierce, Sexte et None
Complies
1-POÉTIQUE des PSAUMES
1) Langage discontinu :
2) Le souffle et rythme
3) Le parallélisme
4) Pulsation
5) Le verset
6) La strophe
7) Le rythme
8) Tons psalmodiques
9) Formes de psalmodie
10) Genres littéraires
L'office divin, d'après l'antique tradition chrétienne, est constitué de telle façon que tout le déroulement du jour et de la nuit soit consacré par la louange de Dieu. Lorsque cet admirable cantique de louange est accompli..., alors c'est vraiment la voix de l'Épouse elle-même qui s'adresse à son Époux; et même aussi, c'est la prière du Christ avec son Corps au Père. Constitution sur la Liturgie |
LITURGIE DES HEURES
Le Souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s'adjoint toute la communauté des hommes et se l'associe dans ce divin cantique de louange.
En effet, il continue à exercer cette fonction sacerdotale par son Église elle-même qui, non seulement par la célébration de l'eucharistie, mais aussi par d'autres moyens et surtout par l'accomplissement de l'office divin, loue sans cesse le Seigneur et intercède pour le salut du monde entier.
L'office divin, d'après l'antique tradition chrétienne, est constitué de telle façon que tout le déroulement du jour et de la nuit soit consacré par la louange de Dieu. Lorsque cet admirable cantique de louange est accompli selon la règle par les prêtres ou par d'autres, députés à cela par institution de l'Église, ou par les fidèles priant avec le prêtre selon la forme approuvée, alors c'est vraiment la voix de l'Épouse elle_même qui s'adresse à son Époux; et même aussi, c'est la prière du Christ avec son Corps au Père.
Par conséquent, tous ceux qui assurent cette charge accomplissent l'office de l'Église et, en même temps, participent de l'honneur suprême de l'Épouse du Christ, parce qu'en acquittant les louanges divines, ils se tiennent devant le trône de Dieu au nom de la Mère Église. SC 83-85
Le temps demande à être vécu pour Dieu, comme le Christ la vécu lui-même dans son existence entière.
Cette prière
ecclésiale reçoit aussi le nom dOffice divin, ce qui signifie que
lÉglise a une charge à exercer, une fonction à remplir au coeur du monde : louer
Dieu appartient à notre vocation humaine. LÉglise,
par la prière des Heures, exerce sa fonction de peuple chargé de la louange de Dieu. De ce fait, la prière des Heures revient à
lÉglise tout entière.
La prière des Heures
sappelle aussi Liturgie des Heures. Cette
dénomination vient rappeler que cette prière est une action du Christ et de
lÉglise. Elle souligne la dimension
communautaire qui caractérise toute action liturgique.
Il sagit dun attachement effectif de la part de lÉglise, il
sagit de célébrer lHeure qui correspond au moment du temps. Chaque jour présente cinq offices: laudes ou
Office du Matin, les trois Heures du Milieu du jour : tierce, sexte, none, les Vêpres ou
Office du Soir et les Complies. LOffice
des Lectures nest pas lié à un moment précis mais peut se célébrer à
nimporte lequel du moment du jour ou de la nuit.
Ce parcours symbolique du jour inspire le choix des psaumes, des répons, des
hymnes, pour faire mémoire du Salut au long du jour.
Le temps humain souvre au temps de Dieu.
Saint Cyprien, décrivait le saint parcours de la prière publique de lÉglise en ces expressions: «Il faut prier le matin pour célébrer la Résurrection du Seigneur. De même quand le soleil se couche et que le jour sachève, il faut encore prier. Le Christ est le vrai soleil, il est le jour véritable. Au moment où disparaissent le soleil et le jour de ce siècle, nous prions, nous demandons que la lumière vienne sur nous; nous intercédons alors pour que se produise lavènement du Christ et la révélation gracieuse de la lumière éternelle... Le vrai soleil et le véritable jour cest le Christ.» (La Prière du Seigneur).
«Au début de lÉglise, en diverses contrées, la coutume sest établie assez rapidement daffecter à la prière commune des moments déterminés, comme la dernière heure du jour, lorsque tombe le soir et quon allume les lumières, ou la première heure, quand devant lapparition de lastre du jour, la nuit touche à sa fin. Avec le temps, lÉglise allait sanctifier par la prière commune dautres heures encore, comme cela était suggéré aux Pères par la lecture des Actes des Apôtres. Les Actes en effet, nous montrent les disciples rassemblés pour la prière à la troisième heure (Ac 2,1-15). Et Pierre «monta à la chambre haute pour prier vers la sixième heure» (10,9); «Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de la neuvième heure» (3,1); «au milieu de la nuit, Paul et Silas, en prière, louaient Dieu.» (16,25) «Ces prières faites en commun allaient constituer progressivement un cycle dheures bien défini.» (Présentation générale de la Liturgie des Heures, # 1)
Deux traditions se croisent au début du christianisme, au sujet de lorganisation des Heures de lOffice. Les premiers lieux qui nous signalent cette prière des Heures apparaissent chez les moines du désert et aussi dans les monastères. Un peu après, et parfois en même temps, on trouve des rassemblements dans les cathédrales, puis dans les églises paroissiales. Une différence assez importante pourtant se manifeste. Les moines prient toutes les trois heures, tandis que les chrétiens, surtout les prêtres attachés aux églises, ne se retrouvent que le matin et le soir. Ce qui peut se représenter de la manière suivante :
PRIÈRE DES HEURES des MOINES : (Fin du IIIe siècle, début du IVe siècle) |
PRIÈRE du PEUPLE CHRÉTIEN : (IVe - VIe siècles) |
Psalmodie et lectures - prières nocturnes : matine prime 3e heure (9h)
vêpres prière au coucher |
Prières du matin et du soir :
Soir aux vigiles des fêtes et des dimanches |
Linteraction et la fusion de ces deux traditions aboutit au IVe siècle à la structure de lOffice divin qui restera la même jusquen 1970, date du nouveau rituel.
a) Signification de chaque Heure
Une des caractéristiques de la Liturgie des Heures et qui la distingue de toutes les autres formes de prière, cest son enracinement cosmique, en ce monde. La liturgie des Heures, comme son nom lindique, se déroule au long du jour. Son but est de louer et invoquer Celui qui a envoyé son Fils dans notre monde qui passe pour le sauver et le consacrer. Ainsi la deuxième Préface de Noël : «Engendré avant le temps, Il entre dans le cours du temps, faisant renaître en Lui la création déchue, Il restaure toute chose.»
Chacun des Offices trouve son point de départ dans le moment présent, il est rythmé sur le temps comme la vie humaine. La consécration du temps se présente curieusement comme une relation constante à lau-delà du temps : on part sans cesse du temps qui passe : jour du calendrier, heure de lhorloge, pour tendre à léternité.
Plusieurs textes de la Liturgie nous font vivre AUJOURDHUI les mystères de la vie du Christ. Ainsi le jour de lÉpiphanie : «Aujourdhui, létoile a conduit les mages vers la crèche; aujourdhui leau fut changée en vin aux noces de Cana; aujourdhui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain.» (Antienne de lOffice du Soir)
LOffice du Matin
Comme lindique lappellation traditionnelle de
Laudes, lOffice du Matin est caractérisé par la Louange. Cette louange, pour le chrétien, est toujours
motivée : louange pour la création, pour lhistoire sainte du Salut, pour les
mystères du Seigneur. Lheure du Matin
est marquée tout dabord par la joie du retour à la lumière. Après le sommeil,
évocateur de la mort, une nouvelle vie sannonce illuminée par le Soleil levant.
À la foi chrétienne,
laube rappelle lheure de la résurrection.
Durant le cours de lannée, chaque dimanche le rappelle; plus spécialement,
et chaque jour, lOffice du Matin chante dans lallégresse le Christ pour
toujours vivant.
Dans une pensée plus moderne et contemporaine, une autre orientation de la Liturgie du Matin consiste à prévoir le jour qui arrive. Lectures et prières prévoient la journée avec son cortège de travail, de rencontres, dépreuves et de joies. En invitant à y vivre la foi au Ressuscité. Tu nous as donné un monde à transformer, que notre vie te rende gloire. (Lundi II)
LOffice du Soir
«Les Laudes, comme prières du matin, et les vêpres, comme prière du soir, qui, daprès la vénérable tradition de lÉglise universelle, constituent les deux pôles de lOffice quotidien, doivent être tenues pour les Heures principales et elles doivent être célébrées en conséquence.» (PGLH # 37) Ainsi, lOffice du Soir reprend la louange du Matin mais dans son orientation vers la nuit. «Le jour sachève, mais la gloire du Christ illumine le soir.» (Hymne samedi II et IV). LOffice du Soir chante le Mémorial de la nouvelle Alliance. La richesse de cette Liturgie du Soir sépanouit dans une fervente action de grâce : cest une de ses caractéristiques les plus importantes. Au sommet de cette Heure, faisant suite au Cantique du Nouveau Testament, et à la lecture ( qui est toujours du Nouveau Testament), vient le cantique évangélique de Marie, figure de lÉglise de tous les temps, pour «les merveilles que le Seigneur a faites.»
LOffice des Lectures
Cest par excellence la célébration liturgique de la Parole de Dieu. Il se distingue de la lectio divina qui est une méditation privée de lÉcriture. La Lectio médite, la célébration écoute la Parole et la célèbre. Le lien est très grand de lun à lautre et les deux formes nourrissent les croyants. À lOffice des Lectures, si la Parole est écoutée, elle reçoit aussi une réponse collective, au nom de toute lÉglise en prière et pas seulement dun priant.
«LOffice des Lectures a pour but de proposer au peuple de Dieu, et surtout à ceux qui sont consacrés au Seigneur dune manière particulière, une riche méditation de la sainte Écriture ainsi que les plus belles pages des auteurs spirituels.. Le trésor de révélation et de tradition contenu dans lOffice des Lectures sera dun grand profit spirituel.» (PGLH, # 55)
Les Lectures de cet Office sont assez longues, contrairement aux autres Offices consacrés plus spécialement à la louange. On y parcourt la Bible entière (sauf les Évangiles) en un an ou deux selon le choix. Cette lecture tient compte des différents temps liturgiques. Au temps ordinaire, on y alterne lAncien et le Nouveau Testament, en suivant pour lAncien un ordre historique large. Dans la répartition sur deux ans, le Nouveau Testament est lu en entier.
Les Répons, empruntés soit au texte même, soit à des parallèles, jouent un rôle important pour lassimilation de la Parole biblique et pour orienter vers sa lecture chrétienne.
La Deuxième Lecture présente un texte des Pères de lÉglise, auteurs jusquau Ve siècle. On lit aussi des oeuvres significatives de la spiritualité du saint que lon célèbre. Aussi des textes du Concile et des Papes. Ces lectures, homélies ou sermons, forment une base théologique et spirituelle de la plus grande qualité et donnent à lire chaque année les textes majeurs de la tradition dans laquelle sest formulée la foi chrétienne.
Cet Office na pas de rapport avec lheure quil est : il peut être célébré au moment le plus favorable, aussi bien
Pour ceux qui désireraient en amplifier la célébration la veille de certains
jours, dimanches ou solennités, un Office de Vigile est proposé. Cette Vigile est très encouragée par
lÉglise :« Les Pères et les auteurs spirituels ont très souvent exhorté les
fidèles, et surtout ceux qui mènent la vie contemplative, à la prière nocturne qui
traduit et stimule lattente du Seigneur qui reviendra : «Au milieu de la nuit,
un cri se fit entendre: Voici lÉpoux qui vient, sortez à sa rencontre.» (Mt
25,6) (PGLH #72)
On ajoute trois
cantiques de lAncien Testament et un Évangile suivi de lhymne traditionnelle
: Te Deum, À toi, Dieu, notre louange, et loraison.
Les Offices du Milieu du Jour : Tierce, Sexte et None
«Lusage liturgique, en Occident comme en Orient, a retenu tierce, sexte et none, surtout à cause du lien qui rattache à ces Heures la mémoire de la Passion du Seigneur et celle de la première propagation de lÉvangile.» (PGLH #75) Et plus loin, le document ajoute : «Lusage liturgique de dire ces trois heures doit être conservé par ceux qui mènent la vie contemplative.» (#76)
Ces Heures sont brèves. Les hymnes et les oraisons sont en fonction de lheure quil est : matinée, midi ou après-midi. Ainsi elles se rapportent à lEsprit Saint, pour Tierce, à la Passion et au combat pascal pour Sexte, et à la mort de Jésus et la nôtre, pour None.
Complies
Cette fois, la journée est bien finie et lon va prendre son repos, non sans avoir de nouveau prié pour le passé, et pour la nuit qui se prépare, évocation de la mort. Le rite est bref : une petite hymne de la nuit venue, un psaume de confiance, une lecture brève avec son répons reprenant la dernière parole de Jésus sur la croix, le cantique de Syméon, une oraison, la bénédiction et une antienne mariale.
PSAUMES et PSALMODIE
Cest une tradition générale dans lensemble des Églises chrétiennes que la Liturgie des Heures est principalement une prière avec les Psaumes. «Le Christ lui-même est présent quand lÉglise prie et chante avec les Psaumes» (SC 7 et PGLH # 13)
Les Psaumes sont comme un résumé de toute la Bible. La familiarité des Juifs avec les Psaumes est manifeste puisque Jésus et ceux qui lécoutent les citent fréquemment et quils seront utilisés de façon constante dans la prédication apostolique. Lusage chrétien des psaumes dépasse de beaucoup lusage juif, du moins tel que nous le laisse connaître létat actuel des informations historiques. Dune part, les premiers chrétiens christianisent les psaumes dès le Nouveau Testament et dans les premiers écrits des Pères des premiers siècles de lÉglise. Dautre part, par la prédilection avec laquelle, par la suite, les contemplatifs ont cherché dans les psaumes linitiation à la prière de louange, la méditation des perfections de Dieu, et lexpression de la misère humaine.
Les premiers chrétiens y ont vu la prière même du Christ et aussi lexpression de la prière adressée au Christ. Ils navaient pour cela quà suivre lorientation que leur avait laissée le Seigneur Jésus lui-même, puisque, au soir de Pâques, selon le récit de saint Luc (24,44), il avait expliqué à ses Apôtres «quil fallait que saccomplisse tout ce qui avait été écrit de lui dans la Loi de Moïse, des prophètes et des psaumes.» Déjà cette précision de Jésus assigne aux psaumes une place particulière parmi les livres bibliques. Et la clef de leur interprétation cest le mystère pascal: «...cest bien ce qui était annoncé par lÉcriture: les souffrances du Messie, sa résurrection dentre les morts le troisième jour et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations.» (Vv. 46-47)
Effectivement, ce sont des versets de psaumes que les évangélistes mettent sur les lèvres de Jésus dans sa dernière prière : les psaumes 21 et 30 dans lesquels ils voient figurer certains détails de la Passion. Cest aussi à partir des psaumes que souvent les Apôtres ont annoncé Jésus Christ à Jérusalem ou dans les synagogues.[1]
Pour les Pères de lÉglise, le psautier tout entier est un livre prophétique, accompli dans le Christ. En particulier, cest une des gloires de saint Augustin de nous avoir livré avec ses Commentaires des Psaumes, la méthode la plus complète dinterprétation christologique des psaumes et, du même coup, de nous avoir fait prendre conscience que la prière de lÉglise ne fait quun avec celle du Christ, prière du Corps et de la Tête.
Cest en grande partie la prière monastique qui a montré, par son expérience
méditative, que le psautier était par excellence linitiation à lintimité
avec Dieu, à la fois voix de lÉglise et voix de lâme fidèle, voix du
Christ et voix du disciple. Ainsi saint
Athanase (+373) écrit à Marcellinus : «De même que le Christ a présenté en sa
personne limage de lhomme terrestre, pareillement quiconque le désire doit
pouvoir apprendre à reconnaître dans les psaumes, les mouvements et les dispositions de
lâme, voire à y découvrir le moyen de guérir et de corriger chacun de ses
mouvements.» Le psautier était ainsi,
pour Athanase, comme un miroir ou celui qui chante un psaume peut se regarder
lui-même et observer les mouvements de son âme; il le perçoit comme si cétait à
lui que le psaume sapplique. Le
cistercien très connu, Thomas Merton, dans
son livre autobiographique : Le signe de Jonas, dit de même : «Cest le secret
des psaumes : ils renferment notre identité. Nous
nous trouvons, et nous trouvons Dieu en eux. Non seulement Dieu se révèle à nous dans
ces fragments, mais il nous révèle à nous-mêmes en lui.»
En effet, les psaumes demeurent pour tous les temps
lexpression de la prière des pauvres gens - les anawim - et des pécheurs. «Bien
que ces poèmes soient nés en Orient il y a de nombreux siècles, ils expriment bien les
douleurs et lespérance, la misère et la confiance des hommes de toute époque et
de toute région.» (PGLH # 107) Ils ne
cachent rien de la dureté de la condition humaine, avec ses mauvais instincts, ses
injustices, les guerres et les oppressions.
Par-dessus tout le psautier est une école de contemplation de Dieu et de ses perfections. Il apprend à admirer loeuvre de Dieu dans les splendeurs de sa création; il est le langage de lintimité avec lui. «Pour que Dieu soit bien loué par lhomme, Dieu lui-même sest loué; et puisquil a daigné se louer, lhomme a pu trouver la façon de le louer.» (Saint Augustin, ps 144)
La Présentation générale de la Liturgie des Heures nous donne lattitude juste et vrai lorsque nous chantons les psaumes dans la Liturgie quotidienne de lÉglise : «Celui qui psalmodie dans la Liturgie des Heures, ne psalmodie pas tellement en son propre nom quau nom de tout le Corps du Christ, et même en tenant la place du Christ lui-même. Si lon se rappelle cela, les difficultés disparaissent, au cas où lon saperçoit que les sentiments intimes, tandis que lon psalmodie, sont en désaccord avec les sentiments exprimés par le psaume; par exemple, si étant accablé de tristesse, on rencontre un psaume de jubilation, ou bien, dans le succès, un psaume de lamentation. Dans lOffice divin, on ne psalmodie pas à titre privé : cest au nom de lÉglise que le cycle officiel des psaumes est pratiqué même par celui qui dit une Heure en étant seul. Celui qui psalmodie au nom de lÉglise peut toujours trouver un motif de joie ou de tristesse car, en ce sens aussi, se vérifie la parole de lApôtre :«joyeux avec ceux qui sont joyeux, pleurant avec ceux qui pleurent» (Rm 12,1), et ainsi la fragilité humaine, blessée par lamour de soi, est guérie à ce niveau de charité où lâme saccorde avec la voix chez celui qui psalmodie.» (PGLH #108)
1) POÉTIQUE des PSAUMES[2]
D'heureuses paroles jaillissent de mon coeur
«Les psaumes ne sont pas des textes à lire, ni des prières en prose, mais des poèmes de louange. Bien quils aient pu quelquefois avoir été utilisés sous forme de lecture, cependant, cest à juste titre, en raison de leur genre littéraire, quils sont appelés en hébreu Tehillim, cest à dire cantique de louange, et en grec psalmoi, cest à dire cantique à chanter au son du psaltérion. En effet, tous les psaumes possèdent un caractère musical qui détermine la manière dont il convient de les chanter. Cest pourquoi, même si le psaume est dit sans être chanté, et même dans la solitude et le silence, cette récitation doit être commandée par son caractère musical : sans doute il présente un texte à notre esprit, mais il tend davantage à toucher les coeurs de ceux qui psalmodient et de ceux qui écoutent, voire de ceux qui jouent sur le psaltérion et la cithare.» (PGLH # 103)
1) Langage discontinu :
Les psaumes se présentent sous forme de poèmes. Une
question. Pourquoi le livre par excellence de
la louange inspirée, modèle de prière pour tous les croyants, toutes les cultures et
tous les temps, se présente-t-il sous forme poétique?
Même dans les prières eucharistiques, sommet de la louange et de laction de
grâce, les liturgies chrétiennes sen tiennent à une prose noble et grande dans
son expression.
Comparons une oraison du dimanche avec un passage de psaume :
«Dieu qui donnes la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends
pitié, sans te lasser, accorde-nous ta grâce : en nous hâtant vers les biens que tu
promets, nous parviendrons au bonheur du ciel.»
«Toi qui es bon et qui pardonnes,
De ces prières, la première est une oraison, comme un discours à Dieu. La forme est le langage ordinaire quon
appelle prose. Manière directe
de parler avec un langage continu.
La seconde est un
poème. La forme est discontinu, elle
procède par vagues, celles des sentiments.
Avant tout autre
caractéristique, la poésie des psaumes comme toute poésie, se manifeste par la forme
discontinue et rythmée du discours.
Pourquoi le poète, et
surtout le priant y recourent-ils? La
personne qui pousse un cri dappel ne fait pas de phrases. Elle condense son message en peu de syllabes. De la même manière le sage qui lance un
proverbe le coule en formules frappantes et balancées, concises et piquantes, mémorables
et mémorisables. Le proverbe est à la base
de la poétique des psaumes.
Telle est la porte
dentrée en psalmodie : dire et prier les psaumes comme des poèmes, cest à
dire, parler et écouter dans un même acte grâce aux espaces vides et aux distances
maintenues entre les groupes de mots. Dans
les moments de silence dans les versets, pourra venir lair dun autre Souffle,
celui de lEsprit Saint. Alors le Verbe
de Dieu parlera dans le silence et dans le son de la voix qui prie.
2 ) Le souffle et rythme
Apprends_moi à faire ta volonté,
Le psaume enseigne à régler la respiration, linspir et lexpir. Le génie du psaume est de faire correspondre
lunité poétique de base, le verset, avec la durée dune respiration
tranquille.
«On chante les psaumes
à choeurs alternés. Une moitié du choeur
chante à lautre un verset et lautre lui répond avec le suivant. On continue de la sorte à sadresser
réciproquement le texte. Les Pères de
lÉglise se sentaient inclinés par cette pratique à se rappeler les choeurs
angéliques qui chantent alternativement dans Isaïe : Saint, saint, saint le Seigneur...
(6,2). Ils sencouragent réciproquement
à la louange, se soutenant mutuellement pour garder le ton. Le chant à deux choeurs
entretient en nous la prière contemplative. Il suscite en nous la tension de la prière
qui, grâce à lalternance, peut-être conservée longuement. Tandis que
lautre partie du choeur chante, nous écoutons. Nous pouvons nous recueillir dans
notre coeur, au fond de notre âme.
Tranquillité, le repos profond, cest sans
doute le mot qui revient le plus souvent dans la bouche des Pères quand ils veulent dire
ce dont la psalmodie a le plus besoin, mais aussi ce que, bien exécutée, elle excelle à
produire.
La psalmodie rythme
lâme humaine, elle lordonne et produit en elle une structure claire et saine.
Lart de
psalmodier de telle manière que le silence ne se trouve pas interrompu, exige aussi une
attention à la pause. Cette pause est
précisément le coeur de la psalmodie. Elle
laisse à la Parole de Dieu un espace pour résonner.
Le chanteur écoute pour savoir si la parole trouve aussi un écho dans son
coeur à lui. La pause, cette zone réservée
au silence en chaque verset, veut conduire à ne pas abandonner, même quand on chante, le
fond de silence, et à conserver lattitude dattention recueillie et
découte silencieuse. La pause est
encore lespace de la respiration. «Celui
qui psalmodie est rempli de lEsprit Saint», dit saint Jean Chrysostome. » (Extrait
de Psalmodie contemplative, Père Anselm Grün, dans Liturgie # 105, 1998)
3) Le parallélisme
Lunité de base
ordinaire de la poétique des psaumes est le verset, composé de deux ou trois
membres ayant une certaine symétrie de forme ou de sens.
Ainsi le verset 6 du psaume 50 :
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
4) Pulsation
Pour toute personne,
la mesure la plus immédiate de son rythme est offerte par les battements de son coeur. En
repos, on en compte entre 60 et 72 battements à la minute.
De là vient limage de la pulsation. Une
autre mesure est offerte par la personne qui marche ou qui danse. On parle alors, dans la poésie de
pied ou de pas. Cette image prévaut dans la poétique qui mesure
les syllabes ou les comptent.
Dans la poésie
hébraïque, on ne compte par les syllabes, mais on repère des suite de mots-mesures dont
la succession sapparente à la pulsation. La langue française ressemble à ce point
de vue à la langue hébraïque. Un exemple,
le psaume 33 : Je bénirai le Seigneur en tout temps. La succession
des mots-mesures évoque trois pulsations. Une pulsation supplémentaire sajoute :
la pause. Ainsi le verset entier avec sa
pause comporte ici 8 pulsations :
Je bénirai / le Seigneur/ en tout temps / - /
sa louange/sans cesse/ à ma bouche / - /
La pulsation psalmique a plusieurs effets, entre autre, elle installe dans la psalmodie comme une stabilité dans le flux et le reflux des versets. Cest une source dapaisement et dunification. Le rythme de la pulsation est comme tourné vers lintérieur, vers le coeur, vers la méditation.
5) Le verset
Le verset est lunité poétique de base des poèmes de la Bible, spécialement des
psaumes. Le verset biblique est toujours une unité composée de plusieurs membres
appelés stiques. Un verset
comprend généralement deux membres (Ps 18,2) distique, parfois de trois membres (Ps 99)
tristique. Lautre élément du verset est la pause entre les stiques. Dans la tradition, cette pause a reçu
différentes appellations :
a) la médiante (*) désigne la pause du milieu du verset, entre les deux membres
dun distique. Son signe habituel est lastérique * placé à la fin du stique.
6) La strophe
La strophe est un ensemble qui peut regrouper plusieurs versets. La plupart des traditions juives ou chrétiennes ne connaissent que le verset. On sintéresse pourtant à la strophe pour quelques raisons, entre autres : certains psaumes comportent manifestement des strophes, ainsi le psaume 66 et le psaume 33. Beaucoup de psalmodies contemporaines utilisent un ton de strophe plutôt que de verset.
7) Le rythme
La psalmodie comporte plusieurs rythmes.
a) rythme des pauses : finales, médiantes, flexes
b) rythme des pulsations :
Lorganisation rythmique de chaque psaume, en versets et stiques, grâce aux finales et aux médiantes, sharmonise avec les pulsations du texte. La pulsation continue ainsi durant les pauses et unifie la psalmodie. Respecter la pulsation silencieuse est la meilleure manière de trouver la bonne durée des pauses aux médiantes et aux finales.
8) Tons psalmodiques
Le chant des psaumes se fait sur un certain rythme. Il
se fait aussi sur un certain ton, le ton psalmodique, cest à dire, la formule
mélodique modèle que lon utilise pour chanter un psaume, un cantique. Pourquoi un ton ? Nest-il pas étrange
quun même ton puisse servir à exprimer, dans un psaume, des versets de sens si
divers : louange, supplication, histoire, sentence ?
Le ton en psalmodie nest pas
expressif mais impressif. La psalmodie est
tournée vers lintérieur, elle vient de Dieu, et pour nous, elle est davantage
passivité quactivité, comme la contemplation. Cest cela que permet la
répétition traditionnelle dun ton simple, modèle mélodique. Une mélodie expressive du sens des versets et des
mots mettrait au premier plan lactivité lyrique de celui, celle qui chante. La psalmodie, au contraire, permet de nous
identifier daussi près possible à la parole du psaume. Nous devenons nous-mêmes psaumes pour Dieu. Un ton, neutre en soi, peut nous aider à
approfondir et creuser le sens de chaque verset.
Les éléments mélodiques de la psalmodie se ramènent à deux : la teneur et les variantes
(ou différences).
La teneur :ou corde récitative, consiste en une note choisie sur laquelle se
récite lensemble dun verset, ou au moins dun stique. Dans la psalmodie ordinaire, la teneur est
unique. Mais on peut avoir une teneur
principale sur le début dun verset et des teneurs secondaires, spécialement sur le
dernier membre.
Les variantes sont au nombre de trois :
- la finale affecte la fin du verset.
- la médiante * affecte la fin du premier stique ou du second si on a un
tristique.
- la flexe + affecte la fin du premier stique si on a un tristique.Ex : Ps 99
La notation musicale
des tons psalmodiques :
Figures de notes : cinq figures suffisent pour lensemble de la psalmodie :
La ronde avec des
barres latérales (caudée) correspond à la teneur,
La ronde non caudée
correspond à lavant-dernière pulsation (syllabe soulignée dans LH)
La noire non caudée
correspond à des syllabes de passage ou de préparation avant la finale.
La noire caudée
correspond à la note finale.
Divers systèmes de variantes : (feuille dillustration)
Les variantes en usage dans la psalmodie en français peuvent se ramener à trois types
selon la syllabe sur laquelle se produit la rupture de la teneur.
1) le dernier posé (ou pulsation) du stique
Louez, serviteurs du
Seigneur / louez le nom du Seigneur.
2) lavant-dernière syllabe du stique, et par extension, les avant-dernières
syllabes dun stique.
De telles variantes ont lavantage de la légèreté.
Elles ne freinent pas le débit, pourvu quelles soient de vraies notes de
passage, sans allongement indu.
Ex. Louez, serviteurs du Seigneur / louez le
nom du Seigneur
et : Louez, serviteurs du Seigneur / louez
le nom du Seigneur.
3) Lavant dernière pulsation et la dernière pulsation :
Ex : Louez, serviteurs
du Seigneur / louez le nom du Seigneur.
Ce type de psalmodie est lun des plus utilisés.
Elle sadapte aisément à la diction naturelle du français. Les éditions de Liturgie des Heures et de Prière
du Temps présent ont le soulignement de lavant-dernière pulsation, ce qui facilite
lusage des tons de ce type de psalmodie.
9) Formes de psalmodie
Dans la Présentation générale de la Liturgie des Heures, lÉglise encourage beaucoup la variété des formes de psalmodie pour assurer davantage la mise en oeuvre du chant de tel psaume selon son genre littéraire : «Selon que le requiert le genre littéraire ou sa longueur, selon quil est dit ou chanté par un seul ou plusieurs... on peut proposer une façon ou une autre de dire ou chanter les psaumes pour que ceux qui psalmodient perçoivent plus facilement le parfum spirituel et littéraire des psaumes. Ceux-ci ne sont pas employés comme une quantité quelconque de prière, mais on a tenu compte de la variété et du caractère propre de chaque psaume.» (# 121)
1) forme alternée : par verset ou strophe, entre les deux choeurs,
2) forme chorale ou collective : toute la communauté chante toutes les strophes.
3) forme à refrain : les strophes sont dites ou chantées par un ou des solistes, la communauté reprenant de temps en temps un refrain.
4) Forme responsoriale ou à réclame : Le refrain saccroche à chaque verset dans une même phrase mélodique. Ex : Ps 135; cantique des créatures AT 40 et 41. Le verset est chanté par un soliste et tous y répondent.
5) forme directe ou continue : psaume dit ou chanté par un seul, tous écoutent.
10) Genres littéraires
Chaque psaume a son histoire biblique, historique et spirituelle. Il est important dans un milieu monastique et contemplatif de bien fréquenter, étudier, méditer et prier chacun en particulier, durant la lectio divina ou le temps détude personnelle ou en communauté.
Si les psaumes nous semblent difficiles, obscurs mêmes, cest trop souvent parce quils sortent dun milieu et dune civilisation qui diffèrent de notre siècle et de la culture occidentale. Il est donc indispensable de replacer chaque type de psaume dans le cadre qui la vu naître et de préciser ainsi son usage liturgique. Une fois remis dans leur contexte historique, les psaumes deviennent faciles à comprendre.
Dune façon générale, la poésie dIsraël nest jamais purement personnelle. Elle naît de la vie dun peuple. Elle est, dans un sens très vrai, un produit de la nation juive. Et la principale source de ce peuple était le culte. Nous nous souvenons du livre des Nombres, de celui de lExode, du livre de Judith... Cest dans les célébrations liturgiques quIsraël a pris conscience, plus que partout ailleurs, de sa qualité de peuple de Dieu. Il ne fait pas de doute que la Liturgie est la situation concrète qui explique mieux que tout autre lorigine des psaumes.
Lhistoire du salut est annoncée dans la communauté. On peut conclure que de nombreux psaumes ont eu pour origine le culte et les fêtes liturgiques dIsraël. Dautres psaumes cependant sont nés dun besoin personnel ou dun danger couru par le psalmiste. Mais même ces psaumes furent ensuite utilisés dans la Liturgie du peuple.
Classification actuelle[4] : (La numérotation des Psaumes est ici celle de la Bible)
1) Psaumes de supplication : individuels.
2) Psaumes
daction de grâces
a) individuels : ils étaient destinés à être chantés au cours de loffrande
dun sacrifice personnel et ils expriment la reconnaissance de loffrant pour la
délivrance dun danger ou la guérison dune maladie. Le milieu naturel de ces psaumes est la Liturgie.
Psaumes : 4, 9, 18, 30, 32, 34, 40, 63, 92, 107, 116, 118, 138.
b) ici la gratitude est nationale.
Psaumes : 65, 66, 67, 124, 129.
3) Les hymnes de louange
Ces psaumes sont entièrement consacrés à célébrer la bonté du Seigneur. Les fêtes dIsraël, tel est le cadre dont
généralement nous devons placé lorigine des psaumes de louange. La participation active du peuple prenait la forme
dapplaudissements, de cris et dacclamations joyeuses. Ainsi lAlléluia.
Ce qui caractérise
essentiellement le psaume de louange cest son désintéressement. On ny trouve ni demandes personnelles, ni
retour sur soi. Lhymne est entièrement
théocentrique.
Psaumes : 8, 19, 29, 33, 68, 100, 103, 104, 111, 113, 114, 115, 117, 135, 136, 145-150.
4) Les psaumes royaux
Ces psaumes célèbrent un événement survenu à la cour du Roi, ou une victoire
remportée par le Roi, ou encore, une prière pour le Roi.
Le Roi, pour le peuple dIsraël, est linstrument appelé à réaliser
le plan de Dieu., représentant de Dieu chargé de conduire son peuple, et le porte-parole
du peuple auprès de Dieu. La plupart des
psaumes royaux sont messianiques et ils ont été reconnus comme tels dans le Nouveau
Testament.
Psaumes : 2, 20, 21, 45, 72, 89, 101, 110, 132, 144.
5) Les psaumes de Sion
Ces psaumes glorifient la ville sainte, celle où habite Dieu, en son Temple. Le pèlerinage est leur cadre naturel. La Loi prescrivait trois pèlerinages annuels :
Pâque, Pentecôte et Tabernacles. Tout
adulte israélite masculin était obligé dy prendre part. Les pèlerinages à Sion (Jérusalem) étaient
fréquents et ils saccompagnaient de cérémonies spéciales.
Psaumes : 24, 46, 48, 76, 84, 87, 122.
6) Psaumes du Règne de Yahvé
Hymnes de louange chantant le Roi unique dIsraël et du monde. Lidée que Dieu est le vrai Roi
dIsraël apparaît très tôt dans lHistoire dIsraël. Dieu trônait au milieu de son peuple sur
lArche dAlliance. Ces psaumes du
Règne sont nés dans le contexte des fêtes liturgiques.
Psaumes : 47, 75, 93, 96-99.
7) Psaumes sapientiaux
Psaumes influencés par
le courant de sagesse. Plusieurs concernent
le problème de la rétribution. La plupart
représentent lenseignement traditionnel. Mais
il y a progrès dans cette perception :
a) Lenseignement traditionnel : Ps 1, 15, 52, 112, 119, 127, 128
b) Anomalie que présente la souffrance des justes : Ps 9, 12, 14, 53, 94
c) Le vrai bien du juste est la possession de Dieu : Ps 36, 91, 139
d) Enfin, le psalmiste découvre la vraie solution : Ps 37, 49, 73.
8) Psaumes de la liturgie deutéronomique
Petit groupe de psaumes
qui représentent la Loi du Deutéronome. Les
thèmes principaux sont :
- lobservance des ordonnances du Deutéronome
- linvitation à rester fidèle au vrai culte de Yahvé,
- le rappel des événements de lExode.
Ps 81, 95, 78, 105, 106.
[1] Ps 2 dans Ac 4, 25-26; Ps 15 dans Ac 2, 25-28 et 13,35; Ps 68 dans Ac 1,20; Ps 108 dans Ac 1,20; Ps 109 dans Ac 2,34-35; Ps 117 dans Ac 4,11. La lettre aux Hébreux utilise aussi plusieurs psaumes.
[2] Cette partie sur la Psalmodie sinspire du Traité de Psalmodie, J. Gélineau
[3] Du grec stychos : couche, strate, tranche = ce qui se dit dun seul jet et est généralement écrit sur une seule ligne.
[4] Cette classification suit le volume : Nouvelle Introduction à la Bible, Wilfrid Harrington, Édition du Seuil, 1970.